mercredi 28 septembre 2011

Pourquoi je ne crois pas que la crise impactera le rendement de mon PEA

Ma stratégie d’investissement en bourse est d’acheter sur de très longues durées, des actions de sociétés distribuant de hauts dividendes.

Je vise idéalement plus de 5% de rendement (mais ce n'est pas le seul critère!), le rendement étant le montant du dividende que la société s’engage à verser divisé par le cours de bourse de l’action.

Par exemple, pour Vivendi, le dividende versé en 2011 (qui correspond à l’exercice 2010 de l’entreprise) est de 1,4€ par action.
Le cours de bourse était de 14,795 au 26 Septembre

Le rendement était donc de 9,46%  (1,4 / 14,795)

Donc naturellement, pour un dividende donné, plus le cours de l'action est bas, plus le rendement est haut. On touchera autant de dividende, pour moins d’argent investi par action.

C’est ce qui se passe actuellement avec la crise financière, les rendements de la plupart des titres ont atteint des sommets.


Donc si j’achète pour 10 000€ d’actions à 5% l’année N, je percevrais 500€ de dividendes l'année N+1, 500€ de nouvelles liquidités.

Mais pour que cette approche d’investissement en actions à haut rendement soit rentable dans le durée, sur les années, il faut que les sociétés maintiennent leur niveau de dividende, voir même l’augmente idéalement.

Et cette période de crise fait peur à certains, on entend souvent dire que les rendements vont chuter, que les dividendes vont baisser, de la même manière que le cours des actions.  Je pense que c'est loin d'être une évidence si on regarde un peu ce qui s'est passé ces dernières années...


L’historique de l’évolution des dividendes est un critère très important à regarder avant d’investir dans un titre. Même si ça n’assure en aucun cas la même évolution dans les années à venir, ça reste une très bonne indication.

On peut voir notamment :

  • Si les dividendes progressent chaque année (Sanofi en est un bon exemple)
  • Comment ont évolué les dividendes suite à une crise majeure (je pense à la crise financière de 2008)
  • La régularité, s’ils ont tendance à faire du yo-yo, avec des versements exceptionnels notamment qui seraient trompeurs.
  • ...

Qu’en est t’il pour les titres de mon PEA ?

C’est ce que j’ai regardé et tracé ci-dessous, depuis l'exercice 2004, pour les 6 actions du CAC40 de mon portefeuille, Total, GDF Suez, Sanofi, Videndi, France Telecom et Vinci.

Il y a 2 points que je trouve très rassurant pour la pérennité de mon rendement :

  • Pas de yo-yo, pas de chute brutale sur une année.
  • Quasiment aucun impact de la crise de 2008, au pire une stabilité des dividendes versés (pour Total, Vivendi et France Telecom). Mieux même, Sanofi, GDF Suez et Vinci ont continué à faire croitre leur dividende.

En cette période incertaine pour l’économie mondiale, ces données me confortent sur mes choix actuels et surtout sur le fait qu’il est possible de développer durablement un revenu passif, à partir de d’actions à haut rendement, et de maintenir le niveau de rentes perçues quelquesoit la conjoncture.


Prévisions pour l’exercice 2011

Les dividendes qui seront versées en 2012 n’ont bien sûr pas encore été voté, mais il est déjà possible d’obtenir des prévisions.

Et pour mes 6 titres du CAC40, seul France Telecom stagnerait à 1,4€ par action, les 5 autres seraient en hausse. Egalement vrai pour mon 7ème titre hors CAC40, ABC Arbitrage.

Ce qui ferait passer le rendement moyen de mon PEA de 6,81% à 7,05% !



Bien sûr, il faut rester vigilent, une société peut rencontrer des problèmes et décider de réduire sa distribution de dividendes. Selon l’ampleur et la durée du problème, il faut alors peut-être revendre ses actions et les investir ailleurs.

Par contre, même si de petites sociétés offrent des rendements parfois bien supérieurs à 10%, je suis tout de même aujourd’hui plus confiant de focaliser mes achats sur des leaders mondiaux, des multinationales plus à même de trouver des relais de croissance (marchés émergeants...) et donc de maintenir leur chiffre d’affaire, leurs bénéfices et surtout leur dividendes sur la durée.  


Pensez vous que la crise actuelle puisse impacter significativement la distribution de dividendes dans les années à venir ?





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11 commentaires:

Etienne a dit…

Dans la mesure où personne ne sait ce qui se passera dans 3 mois, 6 mois ou 1 an, je suis plutôt d'accord avec toi.

Par contre, il me semble important de souligner, dans des articles comme celui-ci que, lorsque le dividende est détaché, le cours de l'action diminue d'autant.
J'ai parfois trop l'impression que les gens pensent le dividende est une rentrée d'argent neutre.

Olivier a dit…

Salut Etienne, oui tu as raison de le préciser. Dans l'optique d'utiliser le capital investi pour générer une rente, je ne me soucis pas vraiment de l'évolution du capital. Et puis en ce moment, c'est noyé dans la volatilité...Merci, bonne soirée

Anonyme a dit…

Bonjour à tous

je continue de suivre avec attention le site et profite d'un peu de temps pour écrire. Comme je l'ai déjà indiqué, je pratique exactement la même stratégie d'investissement sur PEA, en privilégiant systématiquement des actions de rendement. Depuis début août, j'ai dégagé le plus possible de liquidité en investissant sur Total (PRU 38), Vinci (PRU 36) et surtout Sanofi(PRU 49).Je suis assez certain que la crise finira et que le CAC repartira assez rapidement vers les 3800 (dès que le pb grec sera en voie de résolution ce qui est à mon sens inévitable tant personne n'a intérèt à ce que la Grèce fasse faillite)
Un fois dit tout cela, je me pose une question.Je ne suis pas un expert, loin de là, juste un "amateur" un peu éclairé. Alors pourquoi les grandes institutions financières ne font elles pas les mêmes analyses et plutôt que de profiter des rendements de plus de 6% que proposent de grandes sociétés, investissent elles sur des obligations allemandes ou françaises à moins de 2%?
Cette simple réflexion m'inquiète et me fait dire que de parier sur les actions à fort div n'est peut être pas aussi peu risqué que cela.

Merci de vos commentaires

JP

BVL a dit…

Très bon article et belle analyse des sociétés à fort dividende.
Pour ma part j'ai un doute sur France Télécom. Le cours ne semble pas vouloir remonter. C'est bien beau si l'action distribue le capital...

Mais ne vaut-il pas mieux faire du swing trading et empocher en quelques jours les 7 % ? Et sur le Nasdaq les actions qui grimpent de 200 % par an ne sont pas rares.

Olivier a dit…

@BVL, je te remercie, ce qui me convient bien personnellement dans mon approche rendement est de ne pas à avoir à me soucier des cours de bourse, ne pas me sentir obligé de les regarder régulièrement. Si je comprends ton idée sur le swing trading, c'est d'acheter avant distribution des dividendes et revendre ensuite. Mais comme le précise Etienne, le cours diminue d'autant lorsque le dividende est détaché. Bonne soirée

Vincent a dit…

Je suis plutôt d'accord avec toi sur pas mal de choses dites sur ton blog.

Les actions de grosses capi à haut rendement sont effectivement des alléchantes opportunités. Sauf que j'ai un petit bémol à émettre :

- Si tu montres que les div n'ont jamais diminué d'une année sur l'autre, j'ai envie de dire Attention "les événements passés ne prédisent en rien les futurs"
- Si on pose ses fesses devant les actions qui distribuent près de 10% de la valeur de leur capitalisation chaque année. On peut se poser pas mal de questions de manière légitime : Comment vont-elle innover ? Faire des acquisitions stratégiques, maintenir des équipes qualifiées ? Promouvoir leurs nouveaux produits ? (Par exemple pour FTE : il faut innover et être fort pour maintenir le rang face à la concurrence, pour FP : il faut trouver des ressources et préparer les technos de demain...) Tout ce qui est redistribué aux actionnaires ne sert pas l'entreprise.

Les dividendes élevés sont adoptés pour attirer les nouveaux actionnaires et donc normalement soutenir un titre. Si le titre plonge inexorablement, cela signifie que même l'attrait du rendement n'est plus suffisamment attrayant.

Perso, une boîte qui donne 10% de sa valeur chaque année, je regarde autour de moi, je n'ai jamais vu un pareil truc viable. Il y a un équilibre à respecter entre les actionnaires, les salariés et l'entreprise elle-même. Alors à moins que ces entreprises remontent vite la pente et haut, pourquoi pas. Si le rendement reste entre 8 et 10% de manière durable, alors, c'est grosse déconvenue à venir.

Olivier a dit…

@Vincent, je suis d’accord avec toi. Je vais préciser un peu ma pensée : le fait de regarder l’historique des dividendes me prouve une chose : la valeur absolue du dividende ne suit pas le cours de l’action comme je peux le lire souvent, « la bourse baisse, les dividendes vont baisser ». En 2008, mes cours ne sont effondrés, sans impact sur les dividendes. Par contre, pour le futur, ça me donne simplement un peu d’assurance, pas de certitude. C’était le point que je voulais adresser dans cet article.
Pour les rendements de 10%, il se trouve que beaucoup de sociétés s’en rapprochent actuellement par l’effet mécanique de la baisse des cours (qui ne veut pas dire forcément pour le moment chute de leur chiffre d’affaire…). Avant le début de la crise je m’intéressais déjà à GDF, Total ou Sanofi qui étaient plutôt autour des 5%. La crise a rendu ces titres très intéressant, mais ponctuellement je pense. L’argent investi actuellement continuera à être rémunéré à 7% ou 8% (si la valeur absolue des dividendes ne baisse pas), quand les cours remonteront, on reviendra sur du 5% plus sain…
Je pense donc en effet qu’il vaut mieux focaliser sur des titres à 4% ou 5% (hors période de crise) dont le cours de l’action croit régulièrement ainsi que le dividende.
Merci à toi, à bientôt.

Vincent a dit…

Ah oui, là je suis pleinement d'accord sur le mécanisme :

Si on achète une action 100E avec un rendement de 5%, on touche 5 Euros la première année.

Si la boîte est bien gérée, mettons, 10 ans plus tard, le cours de l'action est monté à 200E. Le rendement annuel est toujours de 5% pour les nouveaux entrants, soit 10Euros (et donc 10% pour toi qui aura acheté à 100).

Donc logiquement dans une société bien gérée, le montant du dividende augmente chaque année avec la valeur de l'entreprise elle-même. S'il stagne, a priori, c'est qu'il y a un souci. S'il diminue, c'est qu'il y a un gros souci ou un changement majeur.

C'est pour cela qu'il faut avant tout penser en terme de qualité d'entreprise plutôt qu'en terme de dividendes.

Olivier a dit…

@Vincent, effectivemnet l'objectfif est exactement celui que tu as résumé dans ton exemple très explicite, merci !

Etienne a dit…

Vincent a dit "Perso, une boîte qui donne 10% de sa valeur chaque année, je regarde autour de moi, je n'ai jamais vu un pareil truc viable."

De quelle valeur parles-tu ?

Le versement du dividende ne doit se mesurer au regard de la capitalisation de la boîte mais bel est bien en fonction des bénéfices (quel ratio des bénéfices versés en dividendes?) et plus important me semble-t-il, en fonction du free cash-flow...une boite ne doit pas engager plus de dividende ce que ses free cash-flow lui permettent.

Et je suis tout à fait d'accord avec l'augmentation pérenne et constante de valeur de l'entreprise qui,de part sa qualité, à terme, reviendra à l'actionnaire, entre autre. C'est pour cela que, dans l'absolu, je préfère des entreprises qui versent un dividende plus faible mais qui l'augmentent régulièrement depuis plusieurs décennies pour certaines.
J'ai par exemple Coca en portefeuille, çà fait 48 ans que le dividende augmente entre 7 et 10% par an.

BVL a dit…

@Olivier :

le Swing Trading c'est l'art de faire des plus-values sur quelques jours. Le prix des actifs cotés décrivent souvent des "dents de scie". On essaie de profiter de la phase ascendante tout en évitant les baisses.
On distingue les traders intraday qui ne gardent pas une position au-delà d'une journée, des swing traders (quelques jours de détention de la position) des investisseurs plus ou moins long terme qui gardent une position un mois ou plusieurs.

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